«Stress émotif et désintérêt sont tout aussi néfastes que la surcharge de travail, tandis qu’ils doivent être reconnus officiellement comme symptôme d’une maladie». Philippe Zawieja, chercheur associé au Centre de recherche sur les risques et les crises (CRC) de l’École nationale supérieure des mines de Paris, interrogé per les députés français, explique que le burnout, […]
«Stress émotif et désintérêt sont tout aussi néfastes que la surcharge de travail, tandis qu’ils doivent être reconnus officiellement comme symptôme d’une maladie». Philippe Zawieja, chercheur associé au Centre de recherche sur les risques et les crises (CRC) de l’École nationale supérieure des mines de Paris, interrogé per les députés français, explique que le burnout, la syndrome d’épuisement émotif, dépersonnalisation et déréalisation personnelle qui touche surtout les professionnels sanitaires, est un phénomène considérable : selon Zawieja l’équilibre entre l’engagement des individus et ce qu’ils perçoivent du système capitaliste est mis à mal « depuis la chronicisation de la crise et la persistance d’un taux de chômage relativement important, comme pendant la crise économique des années 30 ». L’expert a expliqué aux députés que cette dynamique a poussé les personnes à passer de stratégies de carrière et de promotion sociale à des stratégies de survie dans le travail, favorisant une sorte d’isolement du salarié et donc du stress.
Beaucoup sont les experts parmi les psychologues et les psychiatres déjà auditionnés par les députés pour faire mieux cerner le phénomène d’épuisement professionnel pas encore reconnu parmi les maladies mentales et pour formuler des propositions d’amélioration de la situation. Les auditions poursuivront au cours de l’automne afin de rendre un rapport dans le mois de décembre. Pour le moment deux choses sont très claires : le burnout doit être intégré dans les programmes de formation des étudiants en médecine et de développement professionnel continu des professionnels de santé et il doit y avoir une coopération entre les ministères du Travail et de la Santé, avec des campagnes d’information sur la santé mentale. Elles sont les recommandations du rapport sur le burnout remis à l’Académie nationale de médecine le 16 février 2016.